Les
mauvaises décisions se payent toujours, tôt ou tard, elles nous retombent
dessus. Parfois quand on s’y attend le moins, et il ne reste qu’à réparer ses
propres dégâts.
Les bonnes
décisions se payent aussi. Elles nous en font baver, presque autant que les mauvaises. Je dirais même qu’elles se payent cash, et toujours d’avance. Et là,
mes amis, la vie m’a présenté la facture…
C’est comme
s’il y avait deux personnes en moi. Je cohabite avec un petit soldat, qui me
laisse de moins en moins parler. Il survient le plus souvent la journée, au
moment de prendre des risques, des décisions difficiles, ou de montrer les
crocs. Il fronce mes sourcil, il ferme ma mâchoire, et il dit « Faisons
ça. C’est La Bonne Décision. ».
Je le laisse faire parce qu’il me veut du
bien. Parce que ce petit soldat écoute ma tête avant mon cœur, avant ma
trouille, avant mes hormones. Il sait ce qui est bon pour moi, et m’éloigne des
comportements destructeurs, là où il y a quelques années, je me sabotais. Il est derrière tous les choix couillus ou stratégiques que j'ai fait jusqu'ici.
Mais il
semble oublier que je suis là également. Et quand enfin, la lumière s’éteint,
je subis ses décisions.
Certaines
nuits, « il » me manque tellement que j’en suis malade. Tout mon être
« le » réclame. Je donnerais n’importe quoi pour coller ma tête
contre ses pectoraux sentir « sa » barbe contre mon front, ses
bras autour de moi, ses mains dans mes cheveux, et l’entendre dire que tout va
bien se passer. Dans ces moments-là, j’ai mal à en suffoquer.
Puis je me
souviens que c’est moi qui suis partie. Parce que notre relation n’aurait jamais
évoluée. Parce que je m’aime trop pour rester dans une relation ou et suis la
seule à m'investir.
Alors je
suis allée chercher mes affaires. Sans pleurer, sans tirer la gueule, et avec
une ou deux blagues. Juste le temps de prendre mes sacs en cartons, de « le »
trouver beau à damner, et de repartir avec un sourire faux. Et quand
« il » m’a reproché cette rupture, c’est mon petit soldat qui l’a
remis à sa place : « Rompre avec toi ne fais pas de moi une
traitresse, je t’avais prévenu ».
Parfois, je
mesure l’ampleur de ce qui me reste à accomplir pour que ma carrière décolle
pour de bon et j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir les
épaules assez solides pour affronter les conflits d’intérêts, les coups de
crasses, les refus, les critiques, constructives ou non, la masse
impressionnante de travail et surtout, surtout, affronter la réussite. Toute
aussi effrayante que l’échec.
Je me dis
que le confort matériel et financier de mon ancien job me permettait au moins
de dormir et que même si j’allais travailler à reculons, l’avantage de mon
ancien job était de m’assurer la sécurité financière, et je plaçais beaucoup
moins d’affect dans ce que j’entreprenais. Aujourd’hui, tous mes projets pros
sont une partie de mes entrailles.
Parce que
mon petit soldat a pris les commandes pour me pousser à vivre de ma passion. Parce
que « C’est La Bonne Décision ». Mon cœur a battu la chamade et je ne
dors bien qu’une nuit sur deux, mais « ranafoute ».
Comment je
sais que les décisions qu’il prend sont les bonnes ? Parce que même si
elles m’en font baver, elles finissent par s’avérer payantes. Parce que mon
premier bouquin est sorti, qu’il marche bien, que j’ai également une
cinquantaine d’articles pros à mon actif et que ça m’a ouvert des portes pour
d’autres projets qui me donnent envie de me lever le matin.
Et parce que
le temps a presque effacé « son » visage de ma mémoire.
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