vendredi 23 mars 2012

Say a short goodbye, a short goobye, now...





J’oublierais ces moments de bonheur ou on s’était promis de rester unis dans le pire.

J’oublierais les tics de langages que l’on s’est refilés comme des chewing gum .

J’oublierais les cinq minutes ou avant de m’endormir, je sentais tes bras autour de moi et où je me disais que j’avais bien de la chance…

J’oublierais les épreuves que l’on a traversés main dans la main comme un duo improbable de film américain.

J’oublierais nos projets, l’anneau qui a tenu chaud à mon annulaire, et ce petit bout de toi qui n’a pas eu le temps de grandir.

J’oublierais nos fou-rires disséminés par-ci par-là dans notre quotidien. Les chansons, les blagues débiles, le naturel évident, même si l’on n’avait pas grand-chose en commun…

Tes yeux de chats, ton sourire sublime, tes cheveux qui venaient s’échouer sur ta nuque quand tu dormais. Les surnoms débiles qu’on se donnait.

Oui c’est dommage. Parce qu’on s’aimait, parce qu’après tout ce temps, nos baisers me faisaient toujours chavirer, parce qu’on s’est tenu la main quand il le fallait, parce que tu es quelqu’un de bien. Que je respecte profondément.

Oui c’est dommage. C’est la pire chose qui pouvait nous arriver : Nous aimer si forts… et savoir pertinemment que l’on n’était pas fait l’un pour l’autre…

Oui c’est dommage, parce que les efforts pour se plaire ont disparu trop tôt. Parce que j’avais parfois l’impression d’être un meuble, et toi le père d’une empotée. Parce que la volonté mutuelle nous aurait permis de tenir bon. On était un couple en kit. Loin d’être une évidence, l’amour était notre seul ciment. « Complémentaires » répétait-on comme un mantra. Un doux refrain qui en fait voulait dire « incompatibles ».

Alors oui je vais oublier. Je vais retirer cette bague, ravaler ma douleur, affronter l’extérieur, reconstruire une vie qui me convienne (une fois de plus), faire le deuil de nous, tenter au maximum de rester concentrée sur tout ce que j’ai à accomplir. Et me répéter frénétiquement que j’ai fait le bon choix. J’ai fait le bon choix. J’ai fait le bon choix… J’ai… fait… le… bon… choix.

Sans t’accabler, sans m’en vouloir. Sans regretter. J’ai grandi dans tes bras durant deux ans. Tu m’as appris à canaliser mon énergie et je t’ai appris à oser.

Il est 11H01, il fait beau. Dans les écouteurs, Oren Lavie sonne comme un générique de fin. Et les ruptures les plus tristes sont celles qui se passent bien.

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