samedi 13 mars 2010

Autopsychanalyse de Comptoir


Ce que je m'apprête à faire est d'une totale impudeur, et c'est du racontage de vie qui va déranger, mais c'est un blog destiné à mettre les choses à plat pour me comprendre. Je m'excuse d'avance pour les gens qui vont gerber et/ou s'ennuyer ferme.

Vous allez finir par croire que me réfugier dans le lit des hommes de ma vie est une mauvaise habitude, mais tant pis.
BTS, J-quelques heures. J'ai passé la semaine à larver et à réviser du bout des neurones. Et puis je commence à me dire que je ne l'aurais sans doute pas, ce f***ing BTS, que de toutes les façons, chuis qu'une merde, c'est pas juste ma vie, passe-moi le Nutella s'il te plait.

00h00, je me glisse dans le lit du Blond. Déjà qu'à 23 ans bientôt, j'ai encore peur du noir, mais réflexion faite, ce qui me fait encore plus flipper que mon lit la nuit, c'est le monde extérieur en heure de pointe, et les gens qui ont misés sur moi a un moment ou à un autre de mon parcours.

Un de mes ex qui est aussi mon camarade de classe (et les élèves de ma classe ont beau avoir fouillés mes cahiers, cette histoire là, ils l'ont jamais su) m'avait dit un jour en riant que j'étais une "petite fille perdue" Je n'avais pas compris sur le coup ou il voulait en venir. Je l'ai compris cette nuit.

00h03, le Blond me serre contre lui, il saisit mon Angoisse, se tait, n'a pas le courage de me dire de retourner dans ma chambre. A cet instant précis, j'ai eu honte de me comporter comme une égoïste en lui demandant de me rassurer. Je ne me suis trouvée ni mignonne, ni maligne. J'en entends déjà me demander "Mais pourquoi tu le fais alors connasse?"

Déjà parce que le Blond est une des rares personnes qui a accès à mon naturel quasi absolu. Il m'a vu rire, pleurer, jouir, m'énerver, faire la danse de la victoire sur la table du salon, avaler un hamburger sans aucun ménagement, m'en vouloir ensuite, déblatérer sur mes théories fumeuses sur la vie. Et que jusqu'ici il n'a saigné ni des yeux, ni des oreilles. C'est trop un Warrior le Blond quand même.

En plus il bossait pas le lendemain, alors il dormira plus tard. Je déclare solennellement et devant témoins que ce qu'il fait pour moi lui donne officiellement le droit de me piquer mes rasoirs jetables, de récupérer la dernière Danette dans le Frigo et de se taper toutes mes copines jusqu'à la fin de sa vie (sous réserve d'accord de mes copines mais c'est facultatif...). ça me dispense même de râler pour le cadavre de capote trouvé dans la baignoire (je la connais?)
bref.
je commence à rassembler mes idées et à formuler ce que je pense. Les mot et ma frousse restent coincés dans ma glotte. Allez ma grande, verbalise.

- Je fais que de la merde (bon début)
-Meuh non, ma puce, tu va y arriver (phrase constructive)
-Arrête Blondasse, je n'ai jamais vu quelqu'un se saboter avec autant de talent que moi, c'est effrayant. des que j'ai un projet en place, je fais tout pour ne pas y aller, je suis vraiment paralysée.

Et la, je ne sais pas ce qui c'est passé, une vanne a semblé s'ouvrir. Je n'ai pas pleuré, j'ai juste.. parlé.
Je suis ma pire ennemie, je le savais mais là, ça en devient impossible pour moi et surtout pour les autres. Mon entourage commence à subir les dommages collatéraux de mon comportement, et je commence sérieusement à me détester.
-Tu sais d'où ça te viens?


-Tu déconnes, je suis un vrai cas d'école! Depuis toute petite, ma mère me répète que je suis une merde. Et je me suis longtemps portée responsable de la fuite de mon père biologique. Et ça c'est confirmé quand ma grand-mère m'a appris que ma mère a tenté de me laisser chez elle quand mon beau-père a débarqué dans sa vie.
Je n'ai pas du tout confiance en moi, on ne m'en a pas donné.
-Mais pourtant tu es très fusionnelle avec ta mère!
-Tu ne l'a pas connue à l'époque ou elle me balançait des bouteilles de parfums quand elle était contrariée, à l'époque ou je planquais un sac avec une culotte propre et des fringues dans mes affaires pour le jour où je fuirais la maison. Il y avait une chance sur deux que nous coupions les ponts. Je l'aime, mais je dois le reconnaitre: c'est une hystérique, et j'ai pas fini de payer pour ses crises. J'ai toujours eu la sensation que j'étais un poids pour elle dans sa vie de femme. La seule chose qui me console aujourd'hui, c'est qu'elle a eu à cœur de bien faire sur certaines choses, qu'elle a été sévère souvent pour mon bien, que c'est grâce à elle que je n'ai pas été détournée par de mauvaises fréquentations, et ça m'aide à lui pardonner toutes les fois ou elle m'a dit des choses comme "j'ai une merde à la maison". J'ai passé ma vie à essayer de lui donner tort mais...


J'explose en sanglot. Je n'ai qu'une envie, hurler toute ma névrose à la gueule de quelqu'un, et le Blond, question crise d'hystérie Lulesque, il est rodé. Je poursuis mon association d'idées.


- Elle était stricte, elle a elle-même subie bien pire que ce qu'elle à pu me faire, elle a baignée dans la violence. Mais aujourd'hui elle refuse de reconnaitre les répercussions que ça a eu sur moi, et ça m'empêche de me reconstruire.
Cette femme c'est ma force et ma faiblesse. Elle a eu tout les pouvoirs sur moi un temps et elle a fait autant de dégâts que de bonnes choses.
Je poursuis, je ne contrôle plus mes mots, j'alterne une phrase, un sanglot (un peu comme je le fais en écrivant en ce moment même)

Ça donne un gâchis ambulant, une pauvre chose qui se planque misérablement dans ton lit, comme ça, effrayée à la moindre idée d'ouvrir sa boite aux lettres.
-Mais tu lui a pardonnée!...
-Des fois je lui suis reconnaissante, et des fois j'ai envie de tout lui cracher au visage. Elle tente de réparer doucement certaines choses. En me répétant qu'elle est fière de moi , en me montrant à quel point je compte pour elle en venant à mon aide, mais putain de merde! Pourquoi il a fallut que je quitte la maison pour qu'elle me prenne enfin dans ses bras! J'ai attendu 20 ans pour qu'elle me dise qu'elle m'aime, et pour qu'elle me reconnaisse un tant soit peu de qualité! C'est à 3 ans qu'on a besoin de câlins, pas 20 ans plus tard! Je me sens toujours un peu manipulée quand elle me dit "je t'aime, tout ira bien" Je ne la crois pas..
Je fond en larmes sans discontinuer jusqu'à m'endormir d'épuisement.

J'ai conscience que c'est assez dérangeant de recevoir à la gueule tant de détails sordides d'un coup. Mais une des choses que je dois apprendre à faire est me défaire du poids du regard des autres. Beaucoup de gens me trouverons dégueulasse, et peut-être même que pas mal de garçons me trouverons tout à coup bien moins drôle et sexy. Mais entre mon image au yeux de futurs flirts potentiels et mon bien-être, j'ai fait mon choix. De toutes les façon, tant que je n'aurais pas réglé mes soucis, il n'y a pas de place pour un homme dans ma vie.

Je ne serais bonne à rien tant que je n'aurais pas débloquée cette énergie qui me fait trépigner.

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